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Archives de catégorie : Actus
CSE ordinaire 17 décembre 2020: déclaration préalable des élu-e-s et RS de la CGT PE BZH
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CéGéTix et les lauriers de César …
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NAO salaires… Le prix du silence !
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Radio Lorraine Cœur d’Acier, une radio libre au cœur de la liberté d’information
Le journaliste Marcel Trillat est mort le 18 septembre 2020. C’est lui que la CGT avait missionné du côté de Longwy, pour émettre depuis une radio libre aux frais de la Centrale, en 1979. Mais du jazz aux femmes qui racontaient des violences gynécologiques, l’ouverture politique avait tourné court.
A l’annonce de la mort du journaliste Marcel Trillat, les hommages ont égrainé une vie militante, un journalisme documentaire au ras des existences les plus modestes et les plus invisibles. Et, parfois, l’épisode “Lorraine Cœur d’acier”, du nom de la radio qui émettra depuis Longwy, pendant quinze mois, entre mars 1979 et janvier 1981. Marcel Trillat en sera l’une des voix, et surement la plus célèbre. Ce n’est pas lui qui a l’idée fondatrice de “Lorraine Cœur d’Acier”, mais à lui que la CGT en confie les manettes.
Raconter l’origine de “LCA”, c’est exhumer un contexte en éventail. Le contexte social est celui de la sidérurgie française qui souffre, et de bassins entiers qui sont heurtés de face par la crise. Fin 1978, un plan de licenciements a été annoncé, qui table sur 6 500 suppressions d’emplois. Pour nourrir la mobilisation qui voit le jour, les organisations syndicales implantées dans le bassins sidérurgiste cherchent les leviers de leur contre-offensive, et des outils pour faire vivre la mobilisation.
Occuper les ondes en est un, et plusieurs syndicats s’intéressent de près à ce qui restera comme le phénomène des “radios pirates”, ou « radios libres », très dynamique depuis 1977. Plusieurs syndicats s’y essayent pour battre le rappel du côté de Longwy, où une radio cédétiste commence par exemple à émettre dès l’hiver 1978. La libéralisation de la bande FM patientera encore quelques années et l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, mais déjà les coutures craquent et des initiatives voient le jour un peu partout. La CGT s’intéresse de près à ce registre d’action nouveau, qui lui semble un bon moyen de toucher un public large, et aussi, d’occuper l’espace syndical. Car le contexte social et le contexte audio-visuel rencontrent par ailleurs le contexte politique à l’intérieur de la centrale confédérale : 1978 est aussi l’année du 40ème congrès de la CGT, et d’une tension vers ce qu’on appellera “l’ouverture”.
Marcel Trillat, qui est journaliste de profession, et adhérent à la CGT, est favorable à cette ligne d’ouverture. C’est cet intellectuel de première génération, et deux autres militants formés aux médias.
Derrière ce casting se nichent les spécificités de « Lorraine Cœur d’Acier »:
- premier principe : un direct permanent, présenté comme une déclinaison radiophonique du credo d’ouverture
- deuxième principe : l’antenne ouverte, c’est-à-dire la possibilité pour des anonymes qui ne seraient ni décideurs, ni délégués syndicaux, ni journalistes, de s’exprimer
- troisième principe : un droit de réponse systématique.
Au travers de ce documentaire, Marcel Trillat est questionné sur ses souvenirs: à écouter sur:
Radio Lorraine Coeur d’Acier, une radio libre au coeur de la liberté d’information
Des volontaires du service civique indemnisés 580 euros par mois pour faire tourner Pôle Emploi
Pendant huit mois, Romain a été un volontaire du Service civique… à Pôle emploi. En fait, un « travail dissimulé » ? Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse au moment des faits, répond aux questions d’Elise Lucet sur les dérives du Service civique dans cet établissement public…
« Ce n’est pas normal, en fait. C’est du travail déguisé. Je veux que les gens se rendent bien compte que les petits jeunes qui sont là pour les aider à Pôle emploi sont des personnes qui sont sous-payées pour remplacer des gens qui sont qualifiés pour ça », explique Romain au magazine « Cash Investigation » . Un volontaire du Service civique, comme Romain, est un jeune de moins de vingt-six ans prêt à donner de son temps (de 24 à 35 heures par semaine) pendant six à douze mois… En 2016, Romain a intégré pour huit mois la première promotion de volontaires versés à Pôle emploi. Dès la première semaine dans son agence, il affirme avoir endossé des responsabilités qui débordaient le contenu officiel de sa mission : un simple renfort numérique.
« Ce n’était pas juste le fait de les aider à cliquer sur les trucs, précise-t-il. On était vraiment là pour les accompagner pour l’inscription. Et au final, on s’est retrouvé à faire un travail complet. C’était vraiment les accompagner de A à Z. C’était des gens ayant parfois une bonne cinquantaine d’années et qui avaient travaillé toute leur vie dans une boîte. Ils se retrouvaient d’un coup au chômage et avaient besoin de trouver du travail. » Que se passerait-il si, du jour au lendemain, l’on retirait les trois volontaires dans l’agence où il travaillait ? « Ils seraient débordés, c’est clair. S‘il n’y a plus de ‘Services civiques’, ils ne peuvent plus gérer comme ils sont en train de fonctionner maintenant, parce qu’ils ne sont plus assez nombreux. » Les volontaires du Service civique font-ils le travail des conseillers ? « Globalement, oui. Ils font des économies, et avec des personnes qui vont leur coûter 500 euros par mois… » Précisément, 580 euros !
« On faisait vraiment le boulot d’un conseiller »
Les 5 000 volontaires engagés en 2019 à Pôle emploi représentent l’équivalent de plus de 9% de ses effectifs. « Le service public de l’emploi est-il capable aujourd’hui de fonctionner sans les volontaires du Service civique ? » demande la journaliste Elise Lucet à Gabriel Attal, alors secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, en charge du dossier (octobre 2018-juillet 2020). « Je l’espère. Parce que sinon, ça veut dire que l’on n’est pas dans les clous du Service civique », répond-il. La présentatrice du magazine d’information diffusé sur France 2 lui montre alors la vidéo du témoignage de Romain sur son expérience en tant que volontaire du Service civique dans cet établissement public.
« On faisait vraiment le boulot d’un conseiller pour dégager du temps aux conseillers, explique le jeune homme. Ce n’est pas normal, c’est du travail déguisé… » Le terme juste, en réalité, serait plutôt celui de « travail dissimulé », non ? « Oui, c’est un dévoiement de ce qu’est le Service civique », acquiesce Gabriel Attal. La journaliste poursuit : « Si un service de l’Etat comme Pôle emploi recourt massivement à des ‘Services civiques’ au lieu de recruter de vrais salariés pour des tâches aussi importantes, on est dans du travail dissimulé massif ? » Gabriel Attal répond : « C’est ce qu’on est en train de regarder et d’expertiser… »
Hôpitaux, écoles, préfectures… près de cinq millions d’agents travaillent dans les services publics. Stabilité de l’emploi ? Jobs « tranquilles » ? Salaires garantis ? Ce nouveau numéro révèle que les pratiques de l’Etat sont très loin de ces clichés… Le premier employeur de France taille dans ses budgets et a de plus en plus souvent recours à la sous-traitance, notamment dans les secteurs les plus sensibles, comme la santé…
Un documentaire de Cash Investigation: « Services publics : liberté, égalité, rentabilité ?« , une enquête de Marie Maurice diffusée jeudi 10 décembre 2020.