Pour une autre politique de l’emploi et de la protection sociale !

L’explosion des chiffres du chômage montre l’urgence d’une autre politique de l’emploi et de la protection sociale.

 

La Dares vient de publier les chiffres de l’emploi du mois d’avril 2020.

Après une hausse de 7,1 % en mars, le chômage augmente de 22,6 % en avril. On compte désormais plus d’un million de chômeurs supplémentaires (1 065 200), comparé à la période précédant le confinement. La barre des 6 millions de chômeurs est franchie !
Les jeunes sont particulièrement touchés par cette hausse, pour l’instant due essentiellement à l’arrêt des recrutements : +29 % de chômeurs dans la catégorie des moins de 25 ans qui cherchent du travail.
Autre donnée nouvelle : jusqu’à présent le gouvernement se focalisait sur la baisse relative (et en yoyo) de la catégorie A (personnes au chômage total) alors que les catégories B et C croissaient continuellement (les personnes alternant chômage et travail, en très grande majorité sur des contrats précaires, CDD ou CDI à temps partiel, intérimaires, saisonniers, intermittents de toutes sortes). Les travailleuses et travailleurs précaires ont basculé très majoritairement dans le chômage total à cause de la crise, ce qui explique une baisse des catégories B et C et contribue à l’explosion de la catégorie A. Et, nous ne sommes qu’au début des annonces de plans sociaux que la presse révèle.
Constatant que les chômeurs et les précaires sont les premières victimes de la crise de l’emploi liée à la crise sanitaire, la CGT réaffirme la nécessité de mettre en œuvre d’urgence une autre politique de l’emploi : il faut une politique industrielle favorisant la transition écologique et l’indépendance stratégique, à travers notamment les relocalisations, le partage du temps de travail, la confiscation des dividendes pour relancer l’investissement.  Il faut des embauches pour faire fonctionner les services publics dans la santé comme dans tous les domaines !
L’emploi des jeunes doit être une priorité absolue, de même que la résorption des inégalités femmes/hommes.
De même, il y a urgence à mettre en place la sécurité sociale professionnelle qui garantira à toutes et tous un revenu de remplacement : cela passe par l’annulation de la réforme scandaleuse de l’assurance chômage et la construction de nouveaux droits dont la prolongation des droits de toutes celles et tous ceux que la crise met au chômage.

C’est le sens de la déclaration commune signée avec un grand nombre d’organisations « Plus jamais ça : un monde à reconstruire » et le sens de la pétition pour l’annulation de la réforme assurance chômage (https://go.lemouvement.ong/petitions/assurancechomage).

Financement des retraites: les propositions de la CGT

Deux projets de société qui s’opposent
1.Celui du gouvernement, budgétairement inique et qui ouvre la voie à la capitalisation et au renforcement des inégalités

2.Le nôtre, finançable, crédible, et résolument tourné vers la cotisation et la répartition pour améliorer et renforcer le système actuel

Financement des retraites propositions CGT 18 02 2020

Du fait des attaques multiples des gouvernements successifs , déjà plus de 240 milliards d’euros sont placés pour la retraite par capitalisation, sans compter les dizaines de milliards sur les produits d’assurance-vie en vue de la retraite. C’est le résultat de la perte de confiance organisée dans notre système.

Notre projet n’augmente pas la somme des efforts mais les socialise pour que vive le principe de solidarité propre à notre modèle social.

Nous mènerons cette bataille pour la protection sociale et contre les marchés financiers jusqu’au retrait du projet.

Retraites: la justice c’est de retirer le projet!

Sous prétexte d’universalité, le projet de loi se révèle purement budgétaire. Le flou
demeure sur le montant des pensions et l’âge de départ. Ce qui se préparait est confirmé : travailler plus longtemps pour gagner moins ! 2020_Retraite_N2_4Pages

Projet de réforme des retraites: une étude d’impact truquée!

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Publiée vendredi 24 janvier, l’étude d’impact du gouvernement de près de 1 000 pages tient plus de l’opération de communication que de l’éclairage sincère du débat parlementaire. Les cas-types présentés pour rendre compte de l’impact de la réforme sont délibérément faussés.

Par conséquent, l’étude d’impact ne rend pas compte des conséquences du projet de réforme des retraites, ce qui est pourtant l’objectif que la Constitution lui assigne. De plus elle est volontairement trompeuse quant aux résultats de la réforme.

Le collectif « Nos retraites » a publié les chiffres corrigés à consulter ici 

Télécharger le dossier.pdf

Retraite des cadres sup : un cadeau à Black Rock aux dépens de la solidarité

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La réforme des retraites exclurait les cadres supérieurs du bénéfice d’une pension intégralement acquise en répartition. Alors qu’aujourd’hui ils cotisent sur l’ensemble de leur salaire jusqu’à 8 plafonds de la sécurité sociale (soit 27 424 € brut/mensuels), ils ne cotiseraient plus que jusqu’à 3 fois le plafond de la sécurité sociale (soit 10 284 € brut/mensuels). Cette mesure représente un gouffre budgétaire, au seul profit des divers fonds d’épargne retraite.

L’Ugict-CGT a révélé en décembre que ceci représenterait un manque à gagner de plus de 4 milliards de cotisation par an en moyenne, soit en cumulé, de 2025 à 2040, une perte de près de 70 milliards pour notre système de retraite.

Il restait à évaluer le montant des pensions à verser pour maintenir les droits acquis au-delà de 3 plafonds de la Sécurité sociale avant 2025.

À la demande de l’Ugict-CGT, les services de l’AGIRC-ARRCO viennent de communiquer ce chiffrage. Ce montant s’établit en moyenne annuelle à 3,7 milliards.

Contrairement au discours populiste entretenu par le gouvernement, sortir les cadres sup du système par répartition est tout sauf une mesure de justice sociale !

  • Chaque année, leurs cotisations sont largement supérieures aux pensions qui leur sont versées : sur toute la période comprise entre 2025 et 2070, la cotisation au-delà de 3 plafonds excède ainsi de 8 à 22 % le montant des allocations à verser.
  • Couvrir en répartition les hauts salaires est donc bénéfique pour l’ensemble des salarié.e.s, car l’excédent alimente la solidarité. A contrario, leur exclusion revient à faire de la solidarité à l’envers et met à la charge de l’ensemble des salarié.e.s le paiement de la retraite des cadres sup.
  • Les 4,2 milliards de manque à gagner, représentent un tiers des 12,1 milliards d’économies exigées par le gouvernement dans sa conférence de financement ! Autrement dit, avec sa réforme, le gouvernement organise lui-même le déficit des caisses de retraites qu’il fait ensuite payer aux salarié.e.s avec un report de l’âge de départ en retraite.

A ceci s’ajoute le coût pour les finances publiques des nouvelles mesures de défiscalisation de l’épargne retraite. Celles mises en place par la loi Pacte sont évaluées à un minimum de 1,2 milliard par an. Visiblement cela ne suffisait pas, car l’article 64 du projet de loi réformant les retraites habilite le gouvernement à les compléter par ordonnances par de nouvelles mesures de défiscalisation et d’assouplissement de l’épargne retraite qui viendront encore alourdir l’addition.

Le renvoi des cadres sup vers les dispositifs d’épargne retraite, qui ne garantissent même pas la restitution du capital épargné, profiterait donc exclusivement aux fonds de pension, à leurs gestionnaires et aux entreprises du CAC 40 qui paieront beaucoup moins de cotisations sur les salaires de leurs cadres.

Cette mesure illustre le véritable objectif de la réforme des retraites : limiter les retraites par répartition à un filet de sécurité minimum et renvoyer tous les salarié.e.s solvables vers l’épargne retraite, à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne et en Suède qui ont adopté des mesures similaires.

L’Ugict-CGT refuse que les cadres soient contraints de jouer leur retraite en bourse et appelle à renforcer et élargir la mobilisation pour gagner le retrait de la réforme.

Télécharger l’étude : Montants des allocations et des cotisations Agirc-Arrco au-delà de 3 Pss (.doc, 124 kB)